… CURIOSITES des TERRES NEUVES…
…TERRE, LUNE, CORPS… le JARDIN d’ISIS…
…la Terre nous porte comme corps céleste, elle nous supporte comme corps terrestre.
A l’origine s’y inscrit à même la croute, la fine scarification du sillon de la culture qui permet l’agriculture. Presque dans le même temps lié à la sédentarisation de l’espace, se gravent les sillons de l’écriture qui permettent la culture par la transcription des mémoires et des mythes ; ainsi se font les histoires et se cultive l’Histoire. La terre, le sol, les plantes, les hommes et les histoires se cultivent et se nourrissent mutuellement pris dans des mouvements et des tresses de temps de dimensions différentes mais co-existants …
Si les glyphes égyptiens se tracent et s’inscrivent dans un mouvement vertical descendant lié à l’enracinement de la germination, à l’ascension de l’inflorescence du papyrus et à la puissance fécondante des terres limoneuses du Nil…les mouvements de l’écriture grecque antique convient à l’aller retour et au rebours des revers de labours horizontaux des boustrophédons…et des palindromes. Ici se jouent les rappels du trajet des bœufs qui tracent les sillons des champs en des allers retours reconduits. ..l’écriture imite ce mouvement et lie indissociablement la filiation de ces cultures. Le mouvement des écritures est ainsi probablement double comme celui des langages œuvrant en surface et en épaisseur traçant plus ou moins profondément ses sillons, croisant ainsi verticalité et horizontalité pour exercer au mieux ses effets de levier.
Isis comme figure emblématique du renouveau est liée à la germination, à la « verdeur » à la croissance érigée de la nature, du corps, et du principe vivant. Elle dresse et tresse la vie, le végétal, la terre, l’humain. Elle est un gage de longévité, victorieuse des ténèbres et du démembrement de la mort. Elle façonne la terre.
La lune est claire, parfois pleine car le soleil caché englouti par l’horizon permet sa réflexion incidente. Certains mystères et cultes dont celui d’Isis y sont liés.
C’est dans l’écart que creuse le sillon de terre que trace le laboureur dans la croute du corps terrestre sous la scarification que se fait la germination par l’humide. Celle ci s’active car elle se conjugue à la lumière cachée…
C’est dans l’écart indispensable aux apparences et conventions, à l’ombre et aux fraicheurs d’un réel aux images en inverse réfléchies que l’art peut probablement se secréter …
Si « terress » et « tresser » sont « contenus » dans des mouvements différents des mêmes écritures invitant à affiner ses sens, earth, la terre en anglais incline également à une possible célébration de l’art par la Terre.
En effet, Bearthday célèbre par ce jeu d écriture et de langage un anniversaire « birthday » qui remettrait l’art à sa juste place en célébrant la Terre par l’art, « Be art h day » « que ce jour de la terre soit le jour J de l’art ». Ce nouveau jour pouvant ainsi convier par l’art à élaborer une ou des Terres Neuves ?
Choisissons le jour, saisissons nous de la tresse de Kairos et de ce qu’Eros nous offre dans sa nature mature pour peu que nous sachions dans ses divers mouvements y lire…y tresser, y mettre en mouvement peut être …
Dominique Etna Novembre 2009
Partie de l’installation des pièces aux Terres Neuves Novembre 2009