interstices.. . Ou de l’entre sonore comme ouverture.

interstices.. .
Ou de l’entre sonore comme ouverture.
 
J’aime travailler les corps du monde, m’y frotter, m’en saisir, m’en ravir.. Je désire donner au monde un peu de légèreté, faire sentir la gravité d’un vol, d’un peu de manque, d’un soupçon de ravissement.
Pour cela je m’approche des textures, des peaux, des enveloppes, des épidermes et des capteurs de recouvrements que sont les végétaux, les poils, les cils, les cheveux, les pores, les lacs, les flaques, les berges, les rives et les miroirs d’eaux.
La langue se vêt, se pare et s’orne des mots qui se chargent en bouche des saveurs colorées qui condimentent les échanges, les pensées et les « objets mentaux » qui habillent nos désirs.
 
Je travaille les objets et le corps des mots, j’en saisi les hautes couleurs et les fines textures puis je coupe, taille, rapièce , coud, pique et associe alors par des surfilages de fils de langages et invente ainsi « une haute couture des collections ».
 
La pensée légère accepte parfois de se soumettre. Elle se dévoile à la mesure des mots qui telles des peaux qui se dérobent proposent quelques parfums d’  « objets mentaux portés en soi »
 
Le langage tisse dés lors ses soies et habille notre imaginaire d’associations plissées qui frôlent nos pensées et nous rendent voleurs de légèretés, piégeur et joueur de voluptés.
 
Je poursuis cette haute couture des textures voilées que déposent les mots en leurs structures sonores et visuelles …Les mots comme « porte-mentaux » offrent leurs accroches où se pendent nos corps en toutes connaissances de prose.
Baignés d’images, de couleurs et de textes , nous sommes ravis par la puissance invisible mais tactile du corps des sons… Le visuel est sonore.. « son or » , l’or est là , dans l’audible du visible, soupçonné ou avoué.. .il se jardine et se cultive …Pomme d’or.
 
Orange d’or… silence ..Un soupçon de désir nous ordonne , nous saisi et nous renverse, nous donne l’or… âge d’or, ange d’or… dimension « n » supplétive …frôlements d’ailes , « L » . Souffles… d’une aire à l’autre laisser filer et tenir le vol de l’or dunaire qui teinte les bleus lointains d’une frange aux lèvres dorées. C’est l’aurore.
Les orangés s’élèvent, zénith, angle d’or qui tient l’ange vertical en aplomb par le fil de « L »supplémentaire conquis( e)l.
Ici à l’aplomb se faufile le fil d’or, filament qui nous lie et annonce dans un fracas parole d’or., .or,… orage… âge d’or… ange d’or… .angle d’or.. annonciation, orientation… triangle d’or.
Ici « L », « N » assurent la permanence du lien et de la filiation par la langue des oiseaux à la tradition et aux méta mythologies Hellènes, Égyptiennes et Chrétiennes …Souvent nous croisons le hasard du fil d’or qui nous entrelace « aux hautes coutures de la trans(e)-histoire » Il suffit pour s’en saisir de voler au son ses images, de gravir quelques altitudes de légèretés puis de savoir faire fleurir ses iris en les racinant au cœur . Alors les oreilles s’ouvrent et l’entendement des « hautes coutures peut scintiller et se dévoiler ».
 
.Etna.Corbal 09 10 2002 et 11 11 2002
 
extraits de “les velours et équivalences”
ou “ de l’effraction des peaux du monde”
Septembre 2001 à…