Le temps réfléchi des images précipitées

Afin de témoigner de ce temps qui passe je montre ici 2 pièces de curiosités que je réunis pour l’occasion en une seule installation. Une série de tirages photographiques variés illustre le processus recueillant dans des bols piégeurs au jardin les ciels et précipités d’images végétales réfléchies. Cette série se nomme « le temps réfléchi des images précipitées ». La plus ancienne photo initie la série en 1999 moment où préparant des projets de pièces végétales autour de l’éclipse dans mon carnet de dessin, je vis dans le bol de café les arbres et le ciel se réfléchir à l’aplomb, signant ce temps suspendu du songe projectif. La série inaugurée je n’ai eu de cesse de collectionner ainsi par précipitation le temps de ces traces végétales variant bols et paraboles, piégeant à l’affut ce temps des images fugaces au fil des saisons…Vignes, saules, chênes, érables, lauriers, rosiers, palmiers et autres glycines. De nombreux végétaux agrémentent ainsi cet étrange herbier pris dans ces hublots et « oeils cyclopéens » cillant à la lèvre de ces bols bleus.
En regard de ces images, plus bas, installée sur un socle noir à l’abri des convoitises « l’archéologie végétale » ou « parure de pré Venus de l’âge du bronze » composée d’une feuille de vigne en bronze faisant entre autres écho à ce temps de la minéralisation, du verdissement et de l’oxydation des patines vertes de ces temps enfouis sous terre, couchés et ensevelis qu’il nous faut révéler .V.I.T.R.I.O.L
Par le dispositif, l’image ici aussi se réfléchit et se précipite dans le bol miroir. Le temps alors se racine entre ce haut et ce bas qui entrent en réflexion proposant un métissage de ces deux verts fondateurs du temps ; celui des foisonnements et des germinations des plantes lié à ISIS et celui des oxydations précipitées des âges des bronzes fondant les temps anciens à l’obscur de la terre plus vulcanien. Ces verts sont ainsi probablement les traces visibles des MEMOIRES du TEMPS d’un travail OURANIEN dans les plis limoneux et rocheux en cet aveugle CHTONIEN.
De l’orée du jardin à l’orée « du champ », toujours tracer son sillon et son boustrophédon : SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS … Le temps du rebours…où Verdeurs et Verdures se lient dans la cornue en un précipité sublimé…

NOTICE D’OEUVRE