Enraciner/Déraciner « N eaux RACINES »
N’EAUX RACINES installation végétale 3x20m, Osier blanc Avril 2016
Depuis le chemin des bords de JAUGUE, à la ligne de crête des champs, nous percevons l’installation végétale réalisée en osiers blancs :
« N’EAUX RACINES » qui prend la ligne de sol pour pied de page, se cale dans le paysage, en capte le ciel et l’horizon et en mesure ainsi différemment la portée.
Si, ce qui s’écrit ici interroge poétiquement le lieu dans une nouvelle dimension, la faute inaugurale quant à elle invite à jouer, penser et creuser ce paradigme écosophique. Il est question d’eaux, d’osier et de racines; les nôtres celles qui lient indissociablement la vie, les plantes, les générations à l’eau, son ruissellement, le cheminement et la croissance qu’elle induit. Notre corps et nos générations humaines sont traversées, irriguées et nourries par l’eau qui façonne également avec l’homme le paysage sur une autre échelle transgénèrationnelle.
La langue et le langage sont tout comme l’eau des flux qui traversent la parole de l’homme et en irriguent et vivifient pensées et cultures.
Le bois qui se racine transporte la sève élaborée dans la fibre du LIBER nourrie d’eau à rebours descendant des feuilles conduisant la lumière dans la terre à l’image d’ un arbre généalogique vivifiant sa descendance devenue néoracine.
Plus bas en bord de JAUGUE les pieds dans l’eau et en bord de cheminement l’installation « EAUX » prend le courant et le flux de l’écoulement nourri en amont de quelques sources et résurgences.
Cette seconde installation est en fait la première c’est elle la RACINE de celle qui « se crête » la haut se découpant sur le ciel faisant la part belle aux nuages dont les vapeurs fantasques et fluentes sont les futures eaux de ruissellement.
A travers ces deux installations végétales, je poursuis ici la partie de mon travail activant une réflexion sur le paysage, le végétal et la langue. La dimension ECOSOPHIQUE de celui-ci peut transparaitre par-delà l’implication poétique de ces deux éléments de langage …
Ces mots inscrits en bord de JAUGUE intriguent et invitent le lecteur marcheur promeneur s’il le désire à questionner par les jeux de langues la Rêverie et le Penser inhérents à ce genre de déambulation en bord de cours d’eau. Peut-être certains seront-ils ainsi rendus sensibles et attentifs au surgissement possible de « l’esprit ou du génie du lieu » qui draine le rythme des ressentis d’un ici si précieux.